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Artificialisation des terres mobilisation

Donner son avis sur le SDRIF

Dans le cadre de l’enquête publique sur le Schéma directeur d’Ile-de-France, le Collectif contre la ligne 18 et les Naturalistes des terres informent sur les enjeux d’artificialisation. Une balade batraciens était organisée sur le plateau de Saclay.

Le CCL18 a déposé sa contribution à l’enquête publique sur le SDRIF

Ce vendredi 8 mars, rendez-vous était donné pour une balade nocturne à la découverte des batraciens du plateau de Saclay. Proposée en partenariat avec les Naturalistes des terres, cette soirée est la sixième et dernière d’un cycle du six balades organisées dans le cadre de la révision du Schéma directeur d’aménagement de la région Île-de-France (SDRIF). 

Après une courte marche qui a réunit une soixantaine de personnes, quatre groupes encadrés par des naturalistes spécialistes des batraciens ont pu s’initier à l’observation naturaliste. En parallèle, un atelier autour du SDRIF a permis de mieux comprendre la portée de ce document cadre ainsi que les enjeux liés à sa révision. Finalement, les participant·es ont pu échanger autour d’une soupe parfumée et de boissons chaudes.

À la découverte de la mare…

Le plateau de Saclay, ancien marécage en grande partie drainé aujourd’hui, est parsemé de zones humides, mares, rigoles et mouillères, qui sont les lieux de vie de nombreux animaux aquatiques. Grenouilles, crapauds, tritons… la fin de l’hiver et la nuit sont les meilleurs moments pour les observer.

Avant de partir en « mission », les naturalistes experts sont revenus sur les caractéristiques des batraciens, leur mode de reproduction, leurs habitats, leur rôle dans un écosystème, etc. 

Concernant la sauvegarde de la biodiversité, les dispositifs officiels de protection de la faune ont été exposés ainsi que leurs limites. À titre d’exemple, intéressons-nous aux grenouilles. Trois espèces sont présentes sur le plateau : la grenouille verte (non protégées), la grenouille rousse (faiblement protégée) et la grenouille agile (très protégée). En dépit de textes de loi protecteurs, des dérogations permettent aux porteurs de projets d’aménagement de passer outre. Ainsi, le « éviter-réduire-compenser » autorise à déplacer des espèces.

Pourtant, la dégradation ou destruction des habitats est la première cause de perte de la biodiversité selon le groupe international d’experts sur la biodiversité IPBES. Sur le plateau de Saclay, pour la construction d’un route au niveau de la Vauve, le triton crêté a été déplacé alors qu’on sait que cette espèce résiste mal aux changements de lieu de vie. Dans ce cas, les aménageurs n’ont pas « réduit »ce qui aurait pu être fait en modifiant le tracé de la route.

Forts de ces connaissances, et équipées de chaussures étanches et de lampes torches, nous avons visité deux mares ainsi qu’un petit cours d’eau où diverses espèces de grenouilles (rousse, agile et ,verte), insectes aquatiques (nèpe, gerris, dytique, notonecte) et larves (libellules, moustique) ont pu être repérées. Hélas, ni le triton crêté (espèce protégée) ni la salamandre ne se sont montrés. Ont-ils résisté à la pression des chantiers et aménagements récents ?

… et du SDRIF-E

Le SDRIF est un document de référence et de planification dont le but affiché est d’encadrer l’aménagement du territoire et de préserver la qualité de vie des Francilien·nes.

Dans les faits, la mouture soumise à enquête publique jusqu’au 16 mars 2024 fait craindre un étalement urbain accéléré. En effet, alors que les autres régions doivent viser l’objectif d’une diminution du rythme de l’artificialisation, en région Île-de-France, il sera de seulement -20 %. Concrètement, cela pourrait conduire à un rythme effectif d’artificialisation total compris entre 700 et 900 ha/an (actuellement, ce  rythme est de 774 ha/an).

L’exemple du plateau de Saclay

L’exemple du plateau de Saclay est une parfaite illustration de la poursuite annoncée de ces politiques d’expansion urbaine.

Près de 670 hectares exceptionnellement fertiles ont déjà été urbanisés en dix ans. Ce qui reste de ces terres devrait maintenant être préservé à tout prix

Pourtant le nouveau SDRIF programme encore 100 hectares de pastilles d’urbanisation auxquelles s’ajoutent deux opérations de l’État, un nouveau quartier de ville à Corbeville (94 ha), et la ligne 18 ouest du Grand Paris Express qui traverserait de part en part la partie encore agricole du plateau.

Ce métro, surdimensionné et ne répondant pas aux besoins locaux de déplacements, consommerait directement 22 ha et entraînerait une perte en capacité d‘exploitation chiffrées à 80 ha par les agriculteurs. Elle fermerait aussi la totalité des corridors écologiques qui permettent la circulation nord-sud de la faune entre Massy et Saint-Quentin en Yvelines. 

Mais ce n’est pas tout ! Les 5 gares prévues le long du tracé de la ligne ouvriraient selon le nouveau SDRIF des possibilités d’extension urbaine dans un rayon de 2 km (au lieu de 600 m antérieurement), soit des milliers d’hectares.

Dans le même temps, le long de ce métro censé réduire le trafic routier, on programme déjà l’élargissement à 2×2 voies de la départementale 36 qui suit exactement le même tracé.

Une telle densification urbaine, exercera une pression intolérable sur la vie agricole et les espaces naturels, en les condamnant à terme.

Pour conclure, nous ne constatons dans ce SDRIF aucune volonté réelle de mettre un terme aux destructions d’espaces naturels et agricoles en Ile-de-France.

Donner son avis sur le Sdrif

Pour participer à l’enquête publique, un site pour vous aider : https://bit.ly/sdrife

1️⃣ Choisissez un argumentaire

2️⃣ Complétez-le avec des observations sur le plateau de Saclay

3️⃣ Publiez-le dans le registre de l’enquête publique. 

4️⃣ Dernière étape très utile : partagez l’info pour qu’un max de personnes participe !