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Le campement d’Octobre

Du 18 au 25 octobre 2020, un campement éphémère s’est installé à Villiers-le-Bâcle. Le but ? Alerter la population sur la bétonisation massive du plateau de Saclay qui s’annonce avec le projet de ligne 18 du métro. Et par ricochet, se poser la question de l’autonomie alimentaire au regard de la crise écologique qui s’annonce.

Une semaine enthousiasmante

Organisé à l’initiative de nombreux collectifs, mouvements et associations locales, niché en bordure de bosquet, sur des terres de la ferme Vandame, ce rassemblement a été riche en rencontres, échanges, débats et discussions. Tout au long de la semaine, sympathisant·es du coin, militantes et copaines d’autres luttes, ou simples curieux, des personnes de tous âges et parfois même condition sociale, se côtoient, se succèdent. Certain·es restent un court moment, d’autres y passent la nuit. Les plus téméraires, enfin, campent toute la semaine. Un grand merci à tout le monde d’avoir permis que tout se passe bien de l’orga en amont, à l’installation, le prêt de matériel, puis à la logistique du quotidien (repas, vaisselle, entretien des toilettes sèches, approvisionnement en eau). Sans vos forces multiples, rien n’aurait été possible, ensemble on l’a fait, et on le refera ! Mais, revenons sur les temps forts de cette semaine.

S’installer

L’installation avait débuté dès le vendredi. De grands tipis artisanaux, faits de bambous et bâches, sont érigés, des barnums montés pour l’accueil des visiteurs et comme dortoir, une cuisine est installée dans un marabout prêté par les scouts. Une livraison de bottes de paille est déchargée, du matériel en tout genre arrive et une camionnette généreusement achalandée nous est envoyée par un maraîcher sympathisant. Carottes, potirons et oignons feront la soupe de nos dîners avec les pommes de terre qui nous ont été offertes Cristiana et Emmanuel Vandame, nos hôtes, et qui ont poussé à deux pas. Les pommes et poires juteuses pour le dessert ! Le grand luxe !

Dès le dimanche, les festivités commencent par l’invitation du mouvement XR. La journée est consacrée à la clôture de leur semaine internationale d’action d’XR. Puis, toute la semaine, confortablement installé·es sur des bottes de paille, on papote inlassablement, autour de l’agriculture paysanne, des projets et industries écocides, inutiles et imposés, de la voracité du capitalisme, des alternatives à la ligne 18…

Réfléchir, échanger

Le mardi, on a le plaisir d’accueillir, les pieds dans la boue, calfeutré·es sous un tipi, Hervé Kempf de Reporterre qui vient, en soutien, nous livrer ses analyses et échanger avec les participant·es. D’autres média s’intéressent aussi à notre lutte et la couverture médiatique est au rendez-vous nous permettant de donner de la visibilité à notre lutte contre le béton et pour la sauvegarde de terres agricoles en Ile-de-France.

Faire face à la météo

Dans la nuit du mardi au mercredi, le campement essuie une petite tempête qui sera tout de même fatale à nos trois tipis ainsi qu’à la toile d’un des barnums. La journée suivante est donc consacrée à la réorganisation du site. Finalement, la cuisine est déplacée au cœur du bosquet, bien à l’abri du vent et de la pluie. La nourriture, c’est sacré ! On a, d’ailleurs, une pensée émue pour le pain et les cookies du fournil Vandame dont on n’a pas manqué, pour les petits plats quotidiens de Marie-France (?) et pour les pâtisseries grand luxe arrivées comme par enchantement un soir au coucher du soleil.

A la rencontre des étudiants et personnels du campus

Le jeudi, une marche s’ébranle, depuis le campement jusqu’au campus du Moulon, situé quelques kilomètres plus à l’Est, à la rencontre des étudiant·es et personnel du campus qui sont souvent instrumentalisés pour justifier ce transport lourd sur le plateau.

Des étudiant·es proposent une initiation à la pédologie, où comment faire le diagnostic d’un sol. Un coup de main est donné à nos hôtes pour débarrasser un champ des pierres meulières. Certaines étaient énormes et on a du s’y prendre à plusieurs pour les déplacer. L’assemblée écologique et sociale du 24 octobre s’organise gentiment et la maquette en carton d’une rame sur viaduc de la ligne 18 est réalisée, mais vous en saurez plus à l’article sur la genèse du collectif Cessezlaligne18.