En 2023, les alertes sur les conséquences néfastes du tronçon ouest de la ligne 18, dont la mise en service entre les gares de CEA Saint-Aubin et Versailles-Chantiers est prévue pour 2030, se sont multipliées : scientifiques, agriculteurs, militants associatifs, usagers des transports ou élus…
Tous expriment la même inquiétude : la configuration finalement adoptée pour ce tronçon ouest est la pire qu’on puisse imaginer, autant pour la biodiversité, les fonctionnalités agricoles, le climat que les aspects socio-économiques… Sans qu’aucune réponse ne leur soit apportée.
En ce début d’année 2024, comment arrêter ce désastre ? Suite au cycle de conférences dont certaines auront encore lieu en janvier, le Collectif contre la ligne 18 et l’artificialisation des terres organise un grand weekend de mobilisation festive les 13 et 14 janvier (programme à retrouver ci-dessous). À l’occasion d’une assemblée suivie de festivités le samedi et d’un Toxic Tour le dimanche, nous lancerons de nouvelles pistes d’action pour 2024. On s’y voit ?
Le programme des conférences
- Mardi 28 novembre – 20h | Projection du film documentaire Terres précieuses suivi d’un débat sur le thème Quel avenir pour l’agriculture de proximité ? en présence des réalisatrices Martine Debiesse et Caire Leluc-Derouin | Maison des Associations, 37 avenue du Plan de l’Eglise, Voisins-le Bretonneux
- Samedi 2 décembre – 16h30 | Ateliers créatifs autour de la biodiversité et goûter | Maison pour tous, 17 route de Gif, Villiers-le-Bâcle
- Samedi 2 décembre – 20h | Conférence « Le sol, un allié méconnu » par Marc-André Sélosse (Professeur au Muséum National d’Histoire Naturelle) débat et expo photo | Maison pour tous, 17 route de Gif, Villiers-le-Bâcle
- Mercredi 6 décembre – 19h | Conférence « Urbanisation. Enjeux et menaces sur la biodiversité » par Paul Leadley (Professeur d’écologie, Université Paris-Saclay) et débat | Maison de quartier Pierre Mendès France, 7 rue Guy Barillo, Guyancourt
- Jeudi 14 décembre – 19h | Conférence « Fuir les villes pour sauver la planète » par Guillaume Faburel (Professeur en études urbaines et géographie, Université Lumière Lyon 2) et débat avec Marc Pélissier (Association des Usagers des Transports en IdF) | Pôle Blaise Pascal, salle Madeleine Landais, 23 rue des Écoles Jean Baudin, Magny-les-Hameaux
- Jeudi 11 janvier – 19h | Soirée Agroécologie paysanne en zone périurbaine : retours d’expérience avec Florent Sebban de la Ferme Sapousse, Valentin Verret de l’association Agrofile et Christophe Fangeux, néo-vigneron au domaine des racines du Temple à Vauhallan + débat | Maison des Associations, 37 avenue du Plan de l’Eglise, Voisins-le-Bretonneux
- Mardi 30 janvier – 19h | Faire consentir. Une brève histoire de l’enquête publique : conférence de Frédéric Graber (historien de l’environnement au CNRS et auteur d’Inutilité publique) + débat | Maison de quartier Porchefontaine (salle Delavaud), 86 Rue Yves le Coz, Versailles (Greenpeace Versailles)
Vous avez raté la conférence de Frédéric Graber ?
« Les enquêtes publiques sont un outil de consentement », résumait l’historien Frédéric Graber à l’occasion d’une conférence/débat organisée par le Collectif contre la ligne 18 et l’artificialisation des terres de Saclay et accueillie par le groupe Greenpeace Versailles le 30 janvier 2024. Sur le plateau de Saclay, des dizaines d’enquêtes publiques ont eu lieu, durant lesquelles associations et collectifs ont alerté face aux conséquences néfastes d’aménagements vecteurs d’une urbanisation sans vergogne sans jamais être écoutés.
Auteur du livre Inutilité publique, Frédéric Graber avait accepté de partager son analyse historique du mécanisme dont l’issue reste inéluctable : « Si l’enquête publique est une étape obligatoire, elle n’est en aucun cas contraignante. » En effet, quelle que soit la conclusion du commissaire enquêteur – le plus souvent favorable, faisant fi des avis négatifs – le projet d’aménagement ne sera pas interdit ni même modifié. Cela n’a d’ailleurs jamais été l’objectif de ces enquêtes.
« Depuis 2009, on revient à une vision plus autoritaire » analyse le chercheur au CNRS qui a étudié les enquêtes publiques depuis leur création autour de 1800. Si, à partir des années 1970, on a semblé vouloir prendre plus au sérieux les observations des participants, l’enquête publique ressemble aujourd’hui à ce qu’elle était à ses débuts : « on ouvre le registre, puis on le referme et on fait le projet », explique l’historien. Pourquoi perdre son temps à discuter des contributions ? L’enquête publique est un acte administratif, une formalité qui doit s’exécuter le plus rapidement possible, au risque sinon de tuer les projets dans l’œuf. Or, comme Nicolas Sarkozy le soutenait en 2010 : « L’environnement, ça commence à bien faire. »
Alors comment lutter contre ces projets néfastes et imposés ? « Que l’enquête soit pleine [d’avis] ou vide, cela ne changera rien à la décision. On consent toujours », conclut Frédéric Graber. Le boycott ou l’appel à contribution de la part des militants n’a donc aucune incidence sur l’enquête et a fortiori sur le projet. Les seuls succès sont survenus lorsque les gens ont empêché la tenue de l’enquête, comme à Plogoff en 1980 : « Il s’agissait de villages en zone rurale où toute la population, maire compris, était opposée au projet, souvent de centrale nucléaire. » Un cas de figure bien différent de celui du plateau de Saclay aujourd’hui.
Alors que du 1er février au 16 mars s’ouvre une énième enquête, celle-ci au sujet du Schéma directeur de la Région Île-de-France (SDRIF), il ne reste donc plus qu’à profiter de ces temps de non-démocratie pour mobiliser, informer et communiquer nos revendications, sans rien attendre de l’issue de l’enquête elle-même. Rendez-vous le 9 mars sur le plateau de Saclay avec les Naturalistes des terres !
Weekend de mobilisation festive les 13 et 14 janvier
Samedi 13 janvier
Nous avons organisé ateliers, spectacle, assemblée et projection au Pôle Blaise Pascal à Magny-les-Hameaux.
- 15h | Ateliers créatifs autour de la biodiversité, construction de nichoirs/mangeoires, réalisation des panneaux pour le Toxic Tour du lendemain et exposition participative sur le thème « imaginons le viaduc… »
- 17h | Saclay sur un plateau : un spect’atelier d’Elie Vince, Noam Marseille et bien d’autres…
- 18h | Assemblée pour construire ensemble la suite de la lutte
Fabienne Mérola a introduit l’assemblée en soulignant les enjeux actuels de la lutte pour les terres agricoles de Saclay (lire notre communiqué). Après un brainstorming collectif, Denis Guyard, élu municipal à Magny-les-Hameaux, a rappelé la mobilisation de la mairie contre les effets néfastes du tronçon ouest de la ligne 18.
La députée européenne Marina Mesure a communiqué son soutien aux actions organisées durant le weekend pour lutter contre l’artificialisation du plateau de Saclay.
- 19h30 | Apéro dînatoire en musique avec Bébé Léo (set acoustique guitare chant)
- 21h | Projection du court-métrage Il nous reste la joie sur le démantèlement de Zaclay suivi d’une chorale et d’un débat
Dimanche 14 janvier
Toxic Tour sur le plateau de Saclay (marche animée et commentée)
On en parle dans la presse
Le Parisien – Ligne 18 du Grand Paris Express : après l’Essonne, les opposants lancent un « Toxic Tour » dans les Yvelines
France 3 Île-de-France – Ici 19/20 (journal du dimanche 14 janvier)
TV78 – Reportage dans Le 7/8 (journal du 16 janvier)
Toutes les nouvelles – Une marche pour défendre un plateau de Saclay « au naturel »
Zoom Écologie (Fréquence Paris Plurielle) – Toxic Tour sur le plateau de Saclay (émission du jeudi 18 janvier)
- 9h45 | Rendez-vous devant le gymnase de l’aviation, avenue de l’Europe à Guyancourt (arrêt de bus Le Corbusier)
- 10h | Départ de la marche place de Villaroy. Passage devant le Technocentre Renault, l’ouvrage annexe n°19 et une zone humide commentée par les Naturalistes des terres
- 11h15 | Lecture de coupe du sol (fosse pédagogique / profil cultural) avec Cyril Girardin (pédologue) et Boris (ingénieur agronome) juste après la ferme de Villaroy
- 12h10 | Arrivée au rond-point de Châteaufort sur la RD 36 à l’endroit du futur gigantesque mur (arrêt de bus rond-point de Châteaufort)
Merci à tout·es les participant·es !
La carte du Toxic Tour :